Les Rousses (Jura)

En 1963, l'abbé Marc Berthet, auteur d'une études très complète sur le village des Rousses, et a fait éditer un livre qui de mon avis est une référence. A la page 13 de son livre, il dit :

.......>......."Un texte du XVIè siècle, pourrait bien apporter la solution : une enquête effectuée, le 15 juillet 1566, auprès des habitants de Bellefontaine, de la Mouille et de Morbier.....>.....Plusieurs paroissiens...avaient porté plainte.....>.....qu'avec d'autres habitants, «sans contrariété, patement et continuellement sont allés chasser aux faisans, gélinottes, aux ours : et quant ils ont pris quelques bêtes «rousses», même des dits ours.....>.....Chacun sait que les faisans et les gélinottes ont un plumage roux, ou éclairé de reflets rouges. Le langage familier du témoin exprime la manière commune de désigner ces oiseaux. Ils allaient  «aux rousses», comme nos chasseurs vont «aux lièvres», «aux chevreuils».....>.....Ce serait l'origine plausible de l'appellation «le prel des Rousses»"

A la page 34 de son livre, l'abbé Marc BERTHET fait remarquer :

.......>....."pendant cette période, et lié à ces luttes d'influence des seigneurs laïcs sur les grandes Joux, se situe l'évènement qui fait apparaître le nom des Rousses, pour la première fois, dans un document daté de janvier 1283 :«Aymon de Prangins, chevalier, après avoir témoigné.....>.....et d'être constamant le protecteur de l'abbaye, et même des nouveaux albergataires des Rosses proche le lac Quinçoneis»(*).....>.....des colons se sont probablement répandus sur les terrains revendiqués par les chartreux, partant de la clairière qui sera désormais appelée le «prel des Rosses»"

(*) il s'agit du lac des Rousses

Les habitants du plateau des Rousses : d'ou et quand ?

du même auteur (dont je cite toujours des extraits), à la page 35 il est dit :

".......>.....dans un document daté de janvier 1283 :«Aymon de Prangins,.....>.....D'où venaient «ces nouveaux albergataires», étaient-ils les premiers colons des Rousses ? Nous ne pouvons présenter que des conjectures. Ces premiers Rousselands sont associés aux habitants de Longchaumois et de Cinquétral, il serait naturel de penser qu'ils venaient de la grande paroisse de Longchaumois.....>.....Seraient-ils venus de Saint-Cergues ? Des bergers conduisant leurs troupeaux de vaches et de chèvres dans le pré de Cor ne pouvaient ignorer le pré des Rousses qui n'en est distant que de 6 km. Ces bergers étaient aussi chasseurs.......>.....Ajoutons qu'au XVè siècle, un chemin «tendant du Poiet (**) à les Rosses». Il apparait encore sur le cadastre de 1822 sous le nom de «chemin de Suisse».....>.....Pour toutes ces raisons, nous inclinerons à croire que ces «albergataires» venaient de Saint-Cergues.......>......Etaient-ils les premiers ? .......>....... La paix imposée par l'acte de 1283 ne fut pas longue.......>........un terrible fléau s'abattit sur l'Europe entière : la peste noire......>.......1349 devint célèbre sous le nom de «l'année de la grande mort»......>......Qu'étaient devenus les «albergataires des Rosses»......>......le 12 juin 1397, Guillaume de la Baume révoque des concessions de pêche faites à des pêcheurs du lac de Quincenois. Les Rousses n'était donc pas devenues un désert.........>........Les abbés de Saint-Oyend multiplient les accensements de 1391 à 1434.L'année de la grand mort ne fut bientôt plus qu'un mauvais souvenir, et les clairières des grandes Joux connurent bientôt l'activité des défricheurs.....".......C'est au cours des XVè et XVIè siècles que se fit la conquête définitive du sol.....>......

Les principales Communautés de défricheurs furent les Septmoncelands, les Morberands, et les Mouillerands (dixit livre Berthet aux pages 48 et 50)

(**) il s'agit de l'ancien nom du hameau de La Cure

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